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maanantai 8. kesäkuuta 2009

Élections européennes 2009

Que dire du recul de la gauche dans de nombreux pays européens, dont la Finlande où la social-démocratie n’a pas su capitaliser sur l’usure du pouvoir et la crise économique. La coalition de centre-droit se maintient plutôt assez bien. C’est à croire que le recul de la gauche traditionnelle (social-démocratie occidentale), loin d’être exclusivement lié à la pure action politique immédiate relève de l’histoire lourde. Que le discours de gauche paraît ici timoré face à la plus grave crise économique qui frappe le monde entier depuis la récession de la fin des années 1920.

On a le sentiment que le retour de la social-démocratie au pouvoir ne changerait guère la donne. Alors pourquoi se déplacer et pourquoi voter à gauche. Allez convaincre les gens de voter (et pour qui) dans ces conditions. C’est que la gauche, qui a été la force motrice de la construction de l’État-providence, ne fait plus rêver. Plus d’élan constructeur, plus d’utopies, plus de lendemains qui chantent ou d’avenir radieux, voire meilleurs, plus de gâteau à partager. Au contraire, on ne promet aux Européens que des sacrifices pour mieux résister à la compétition mondiale. Mais les mêmes Européens, pessimistes, ne pensent pas que les efforts demandés seront récompensés. Sans sombrer pour autant dans le déclinisme, ils se rendent bien compte que l’étroitesse de la marge de manœuvre des gouvernants, qu’ils soient de gauche ou de droite.

Il est plus facile dans ces conditions de comprendre le succès des Verts : sauvegarde de l’environnement, conservation de la diversité biologique, développement durable, voici les termes du nouveau paradigme, voici le nouvel horizon utopique auquel un nombre croissant de citoyens est sensible, moi parmi eux. Étrangement le vote « Vert » redonne à l’avenir ses lettres de noblesse tandis que « Gauche » renvoie à des luttes glorieuses certes, mais passées. Et que dire, idéologiquement, de la social-démocratie finlandaise, dont l’une des figures de proue à ces élections aura été le pope orthodoxe Mitro Repo, élu à main levée.

Le recul général de la gauche traduit à mon sens un changement de ce que Gramsci a appelé le « pouvoir intellectuel ». En Finlande, ce pouvoir est désormais à droite et c’est un fait que le grand parti de droite, le Kokoomus (appelé injustement conservateur par commodité de langage), attire dans ses rangs les éléments les plus brillants de la nation, les partis de gauche, les verts faisant là encore exception, faisant parfois figue de partis de retraités. Les classes moyennes, les parvenus, dictent le ton.

Les exclus de cette Finlande battante, high tech et innovatrice, la Finlande-Nokia, se détournant de la gauche traditionnelle, préfèrent se mettre à l’écoute des sirènes populistes qu’incarne parfaitement l’eurosceptique Timo Soini, la sympathique figure de proue du Parti des Vrais Finlandais. C’est sa formation politique aux accents parfois xénophobes qui se trouve être le grand vainqueur de ce scrutin.

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